Championnats de France: Compiègne (1/4)

Déjà 4 ans que l'AMC (Association de Mountainboard des Champs-elysées, je crois) organise leur contest dans la forêt de Compiègne (Compiègne, c'est un quartier de Paris, je crois). Je n'y étais pas allé les années précédentes, et en tout cas, cette fois-ci je n'ai pas été déçu !

On ne s'en rend pas compte en arrivant, mais on pénètre dans un autre monde en rentrant dans cette forêt. On sent un passé lourd et une atmosphère difficile (et oui, on est dans le Nord, quand même). Les nombreux cadavres de bouteilles jetés un peu partout semblent indiquer un certain malaise de la jeunesse de cette région (ça a l'air d'arriver dans d'autres pays). Mais passons, le chômage et la consanguinité, on en a trop parlé dans l'actualité récente.

Premieres impressions

Evidemment, Samedi matin, la météo prévue n'est pas au rendez-vous. En même temps, on a eu droit à tout: beau, gris, pluie, orages. Ca tombe sur 'pluie', finalement. Pas vraiment prévu par les autochtones, ça. Ils sont obligés d'improviser des habits, dans la grande tradition bouso-MacGyveresque du mountainboarder moyen.

Le truc hallucinant, c'est la qualité de la terre là bas. C'est un peu comme du sable, suffisamment gras pour être tassé et dur pour rouler dessus, mais aussi suffisamment mou pour que Thibault s'essaie à des demi-backflips et Billy à des demi-barellrolls inverses, sans que ça finisse en bain de sang.
Au niveau du boardercross, là aussi, super installation. Départ à quatre sur un start digne de ce nom, des whoops en bois (qui pètent les fesses quand on tombe dessus ;), des doubles, des triples et des virages bien shapés. C'est un peu mouillé au départ, donc assez inquiétant pour la suite... Vers 14/15h, la pluie s'en va et on ne la reverra pas du weekend !

Du coup on arrive vers 16h, et la motive monte pour essayer le Big Air. C'est le moment où les non-locaux commencent à sentir un peu la pression: il faut rouler un peu pour s'habituer et prendre confiance sur le kick, mais pas trop non plus, pour pas être crevé ou blessé au moment de la compet. Le truc cool sur le GoldRider, c'est que les qualifs commencent à 22h, et le contest finit à 1h du mat. Donc ça laisse bien le temps quand même. Moi j'aime pas trop ce moment là, je trouve ça pénible à gérer. Je préfère après la compet. Mais bon, des gens comme Talek ont l'air de bien s'amuser:

Samedi - le Big, Air, Contest, de 'montenborde'

Comme je l'ai dit, le 'Big-Air Contest' a eu lieu de nuit, sous les feux des hallogènes. Au passage on applaudit la logistique de l'AMC et on dit un grand merci à la CND pour le matos qu'elle a prété.

Pour revenir au ride en lui-même, pour faire simple et utiliser un vocabulaire carnivore: y'a eu beaucoup de pâté. Perso, j'ai commencé à faire une petite indigestion de backflip (genre: ça, ça, ça, ça, ça, ça, ça, ça, ça, et il me manque ceux de Renault et de Billy) mais c'est une bonne chose: la France arrive enfin à ce stade, et on va pouvoir passer à autre chose (à base de shifty, de tweak, de switch et de transfert).

(Désolé, la photo est un peu moche)

Damien nous a un peu fait halluciner en replaquant un 720 back et un superman (deux premières pour lui), et Riton nous a fait un beau rodeo back et un back tendu. On a eu aussi droit à du grand n'importe quoi, mais là on s'y attendait: et oui, Billy était monté de Bordeaux et il nous a grattifiés d'un magnifique rodeo front 630 (entre le 540 et le 720: donc la tête touche un peu). Je dois dire que c'est un peu ma faute, j'ai dit que les rodeos de Thibault étaient plutôt des backflips 180. Et du coup, le tout-fou-du-33 a voulu nous montrer la différence. Merci Billy, on a bien vu ! :)

Gros absent de la journée, Martin nous a rejoint tard dans la soirée, il paraît qu'il était occupé à manger des betteraves. D'ailleurs il a dû y repartir le lendemain. Quelle faim ! Comme on s'y attendait, BetteraveBoy et Thibault de la mafia du 60 ont montré leurs énormes progrès depuis un an: du backflip, du backflip 180, du 360 front double shifty, du 540, bref ça va bien.

En ce qui concerne le déroulement, on est parti sur le très classique "qualifs + finale". Comme on a eu une grosse trentaine d'inscrits, il y a eu trois séries de sauts. Rien de neuf, mais ça marche bien, alors pourquoi changer... ?

En tout cas, l'ambiance était cool, j'ai été surpris, on m'avait dit que c'était stressant, la Capitale. Relativement peu de spectateurs, mais bon, qui veut aller dans la forêt la nuit pour voir des idiots se faire mal ? :) Sinon, tout s'est bien passé, pas de blessés, pas de problèmes techniques. D'ailleurs, je voudrais dissiper un doute qui s'est installé au niveau des notes, et qui tendrait à dire qu'il y a eu du favoritisme. Ok Riton a gagné, et ok son frère Charly et son pote Baltringue étaient juges. Mais ça n'a rien à voir ! N'en déplaise à certains qui ont fini 4e, l'explication est toute autre: c'est la théorie de la relativité d'échelle. Pour que vous compreniez bien le concept, je cite Wikipédia:

La relativité d'échelle explique la quantification et l'apparition de structures à différentes échelles (en dépit de la continuité de l'espace-temps), et ce, sans supposer une fluctuation initiale ou une 'force' spécifique. On retrouve cela en astronomie (astéroïdes, planètes et soleils ; systèmes solaires ; galaxies ; amas ; super-amas) et en physique des particules.(NDLR: Wikipedia ne mentionnent pas le mountainboard, mais ils pourraient)

Dimanche - le Boarder, Cross, de 'montenborde'

Comme c'est devenu l'habitude, on a fonctionné au temps pour les qualifs. Les 16 meilleurs temps ont été selectionnés pour la finale. Par contre après, les descentes étaient quatre par quatre. Peu de riders étaient habitués à descendre à plusieurs, et à quatre la barrière psychologique est difficile à franchir (d'aucuns diront que c'est pour ça que je ne l'ai pas fait, mais ceux-là, je les emmerde). Il y a eu relativement peu de chutes, et le gros du public s'est placé au niveau de la triple, que j'ai renommée 'les whoops du milieu', tant ils pétaient les jambes de ceux qui ne chopaient pas le bon ryhtme. Une chose est sûre, à cet endroit, beaucoup de choses se sont jouées. Les dépassements, les wobbles et les gamelles notamment.

Gros big up à Simon qui, avec Diego je crois, est le seul à avoir sauté le tout, d'un trait d'un seul. Là où Simon a masterisé, c'est qu'à chaque fois il retombait bien loin, pour ne pas ralentir du tout... Jusqu'au moment du drame en finale, où il a cru bon de choper du Wobble pour essayer de me défoncer les chevilles, ainsi que celles de Fabien qui trainaient là. Finalement pas de bobo (mais c'est passé près). Et en conclusion c'est Alexis 'Sinister' Rouge qui l'emporte... comme souvent d'ailleurs. Beau spectacle; en tout cas, j'espère voir des vidéos !

Pour finir

On dit un grand merci à l'AMC qui a fourni un super boulot pour qu'on puisse s'amuser tranquille. La plupart des évènements finissent dans le noir à 22h, ou près d'un feu; là c'était le grand luxe avec les projos ! On oublie pas les bénévoles non plus, merci à eux ! On revient quand ?