Yes
ca y est, le tant attendu MMF est arrivé.
Depuis le temps qu'on le préparait, la pression et l'impatience
d'y être était croissante.
Et cette montée en puissance s'est fini par un joli orgasme sportif,
partagé avec tous les riders francais que l'on a enfin pu rencontrer,
les riders belges, les riders tchèques du team Biohazard Industries,
et un échantillon de la crème des crèmes UK, j'ai
nommé le team NoSno.
Maintenant, on laisse retomber la pression, et on savoure cette instant
"zen" remplis de souvenirs, de contacts en poche, de nouveaux
amis, et de photos qui arrivent tous les jours dans nos boites email...
Alors.... Heureux?
L'Ambiance
Il faut savoir que tout s'est déroulé sans problèmes
majeurs. Pas de blessés notables (quelques pizzas, une épaule
déboitée, un nez cassé, mais bon vu le niveau ca
reste correct), pas de mauvais temps handicapant (juste une grosse averse
qui a reporté le contest du BigAir au lendemain).
Sinon, c'était bonne ambiance tout le week-end. Squat dans l'herbe,
BBQ et sound system juste au bord du spot, que ce soit près du
BigAir ou du Slalom.
Un grand merci à Guillaume Rosset de Morzine et à ses parents
qui ont fait offrande de leur jolie pelouse aux roues de nos mountainboards.
La veille
du freeride, c'est à notre chalet que se sont retrouvés
tous les riders pour partager une grosse marmite de pates bolo aimablement
préparée par Choupie.
Mais en fait, tout le monde ayant déjà mangé, on
s'est tapé toute la marmite à 4 ou 5.
Une petite soirée où l'international a tourné, mettant
dans en état second certains de nos athlètes, qui n'ont
pas tardé à aller se coucher pour être en forme pour
le contest du Downhill du lendemain.
Le départ
du Downhill
Le vikend a débuté très fort avec le Freeride Downhill,
le vendredi après-midi.
Après une matinée de reconnaissance du parcours pour les
riders, tous se sont retrouvés au sommet du télésiège
pour le départ à 14h30.
Bannières des sponsors, et grosse arche gonflable bleue "France
Telecom" juste au dessus de la ligne de départ, c'est par
pool de 2 que les riders se sont élancés dans le chemin
forestier. Chacun avait son dossard, mais chacun partait avec qui il voulait.
Juste un pointage et une annonce au talkie, et FEU le départ était
donné.

Le Parcours
Le chemin - de la largeur d'une petite route - partait du sommet pour
s'enfoncer dans une foret assez aérée. La pente est constante
mais suffisamment rapide pour ceux qui veulent se faire peur, et agrémentée
de légères ornières et de drains (tranchées
en travers du chemin).
Le bord du chemin avait été travaillé par les services
techniques de Morzine pour créer une sorte de demi-Halfpipe (ca
s'appelle un quarterpipe, mais celui-là était trèès
long) pour ceux qui se sentait de taper des petits airs en cours de descente.
Quelques épingles à cheveux après, (qui ont couté
un temps précieux au seul dirtsurfer en course - Vincent de la
Loge des Gardes - et aux riders NoSno, les pieds vissés dans leur
coques) la course prend une autre tournure. La section dans le paturage
(prété par un agriculteur cool) obligeait à gérer
les irrégularités du terrain en même temps que la
trajectoire et la boue, qui de toute facon se finissait par 30 mètres
à pied avec franchissement d'un bout de foret et d'un petit ruisseau.
Ensuite, on remontait sur les boards pour empreinter une piste de ski.
Bien large, drainée tous les 30 mètres, et surtout bien
rapide, les fesses on pris cher sur l'herbe et les caillasses. Surtout
qu'il fallait s'arrêter pour franchir une barrière électrifiée
(remix de Fort Boyard).
La fin n'est pas loin, un grand virage tout de gravier vers la droite
à gérer, puis c'est au choix un troncon de chemin rapide
ou un champ avec l'herbe haute juste à coté.
Et enfin 50 mètres de chemin bien large où se taper la shuss
final pour franchir l'arche Gonflable de l'arrivée à toute
berzingue, où Guillaume et Christine se tenaient avec la station
de chronométrage.

Les temps
de parcours
La descente du Freeride Downhill avait été estimé
à 20 minutes par les locaux du spot. La majorité des résultats
se sont situés en dessous de 10 minutes, avec un superbe chrono
de 6'48'' pour Pete Tatham du tam NoSno.
Autant dire que le niveau était très très haut, et
que les meilleurs riders ont fait des temps très serrés.
La France n'était pas en reste, Notamment le président de
l'assoc', Diego Anderson qui s'est placé second en 7'03'', et Jonathan
Gomart du team EDG, 5ème au classement.
Jolie performance aussi de Rémi from Grenoble et de Mike
Toulouse en force.
Le shape
du Big Air
A peine la course terminée, nous nous sommes dirigés vers
le Big Air, pour peaufiner le shape avant la démo du soir.
Sur un parking en plein centre ville, juste en contrebas d'une promenade
panoramique, les services techniques avait déjà amenés
une bonne grosse platée de terre fraiche. A l'aide d'engins de
chantier, le shapeur (qui shape les snowpark l'hiver) avait déjà
ébauché une jolie table assez courte, accessible à
tous.
Mais après que chaque rider ait donné son avis, nous nous
sommes retrouvés avec un gros gap relativement long et qui envoyait
bien haut. Un grand merci pour la patience du shapeur pour avoir recommencé
une bonne dizaine de fois avant de satisfaire tout le monde.
Rémi et Jonathan se sont collés au test du BigAir. Pas évident
car très impressionnant vu d'en haut (c'était le plus gros
BigAir jamais vu pour chacun de nous), d'autant plus que la piste d'élan
est très pentue (pas loin du 45°), avec ce qu'il faut de glissage,
de wobble et de vertige.
Aux premiers sauts, nos testeurs perdaient max de vitesse sur l'eject,
pour finalement retomber DANS le gap.
Pas rassurant quand ya un mec au micro qui n'arrête pas de dire
"ce soir, grosse démo à 21h..., Ils vont envoyeer du
GROOOS !!".
Mais après 2/3 coups de pelles, et une montée de testostérone,
la gap s'est fait dominé par les quelques riders qui osaient partir
de bien haut. Et puis les gros airs se sont enchainés.
La démo
Freestyle
Pendant que le staff technique branchait les derniers spots et le
sound system, et installait les dernières bannières de sponsors,
nous sommes allés bouffer une pizza en speed, sans avoir de nouvelles
des autres riders censés venir pour la démo.
Puis nous sommes retournés nous échauffer, et chauffer le
public qui commencait à affluer sans même que nous l'ayons
appelé. Il faut dire que la zik était montée bien
haut et que le speaker partait en délire tout seul.
Et pis rapidement, le peuple est arrivé, les riders tchèques
et les riders de NoSno aussi, et le show a commencé.
Il y avait du monde au Line-up, et c'était pas évident de
se trouver une place où chausser sans glisser ou déraper.
Le team Biohazard était monté, mais seulement 3 d'entre
eux ont jumpé. Il faut dire qu'ils n'étaient pas très
en confiance après le freeride Downhill où ils pensaient
classer un des leurs. Alors en plus sur un Big Air aussi impressionant,
de nuit, avec un public fou, et sans entrainement préalable, il
y avait de quoi se pisser dessus.
Beaucoup de rider étaient montés avec leur board, mais certains
n'ont pas osé s'élancer. Les riders francais n'ont pas fait
les tapettes, et c'est Jonathan Gomart, Rémi Béthoux, Diego
Anderson et moi-même, Paul qui avons fait du represent pour la France.
Des gros grabs, quelques jolis 180 et 360, chaque fois applaudis par un
public impressionné et chauffé par le speaker, qui lancait
des cadeaux dans la foule.
Pete Tatham et Chris McCarthy du team NoSno étaient aussi au line-up
en train de cliquer leur coques. Pete après quelques grabs hasardeux
à lacher des rotations upside down un peu sketchy mais joliment
tenté. Chris McCarthy, gymnaste bien réglé, n'a pas
hésiter à rotationer à plat, 360, 54 et une tentative
de 720, très rapide et sans grab. Il nous a aussi submergé
de sa spécialité, le Barrel Roll, ou un truc comme ca, que
le speaker appelait à tort un rodéo. C'est une sorte de
backflip, mais un peu spécial puisque l'axe de rotation du corps
est parallèle au saut (dans un backflip, il est perpendiculaire).
C'est une histoire de positionnement d'épaule, ca, mais ca se ressemble.
Alors qu'un rodéo est une rotation tête en bas combinée
avec une rotation à plat. (rodeo 180 étant le minimum).
Tout comme le MistyFlip (je vous expliquerais la nuance + tard).
Bref, que du gros, du show et du chaud, mais malheureusement le gong à
sonné à 22h30, respect du sommeil des riverains oblige.

Pas grave, de toute facon, le Buddha Bar nous attendait. Après
un petit récurage rapide, nous nous sommes tous retrouvés
dans ce spot incontournable de Morzine qu'est le Buddha Bar, où
la bière coula à flot et gratuitement pour tous les inscrits
aux contests, avec la projections sur grand ecran (et sur tous les autres
petits) des vidéos de mountainboard présentes (US and
Friends de NoSno, The Real Face of Hardcore de BHI). Le gente
féminine était bien sur présente en quête de
festoiement.
Big
Air Contest Day
Après une matinée tranquille passée sur la piste
de mountainboard, juste derrière le FelixShop au niveau du bar
"le Matafan", à faire essayer les gens et à rider
tranquille grace au tire-fesse, l'heure du contest de BigAir est venu.

C'est sous un ciel mitigé que les échauffements ont commencé,
et que nos corps fatigués se sont préparés à
la non-gravitation. Même scénario que pour la démo
de la veille, le public qui arrive de lui-même, le speaker qui met
le feu, les riders qui déchirent le gap.
Mais 5 minutes après le début du contest, il s'est mis à
tomber des grosses cordes (de l'eau) et le public a détalé.
On a été contraint de bacher le BigAir, et d'annuler le
contest. En 10 minutes, le sound system était débranché
et rangé, et les riders à l'abri, pendant qu'il tombait
toujours et toujours.
En fin d'après-midi, le temps s'est calmé, et s'est en free
session de slides que les riders les plus motivés (ceux qui ne
s'étaient pas changés) sont allés rider sur la piste
du FelixShop. Du beau spectacle humide, de l'herbe et de la boue qui vole...
Où nous avons également pu assister à une démonstration
de vitesse du team NoSno (et surtout où on a pu voir qu'ils ne
se prenaient presque pas de wobble).
Et puis doucement le Barbeuk a été lancé par le chef
cuistot, et en échange d'une petite contribution, tout le monde
pouvait se gaver avec des saucisses, de la charcuterie, des pommes de
terre, etc... bref tout ce qu'il faut pour être heureux.
Et puis ce fut la direction de la discothèque locale, "l'Opéra",
où le mot de passe était "soirée mountainboard"
pour pouvoir accéder gratuitement au dance floor et au ponch gratuit.
Mais des petits malins du nom de Chris McCarthy, les frères Tatham
accompagnés des riders de Grenoble et de bien d'autres encore se
sont empressés de venir s'enchainer au ponch, avant d'aller s'agiter
sur la piste.
Nous avons eu le droit a des petits shows chauds dans la "cage",
et l'ambiance est vite montée.
Chris McCarthy, ce jeune prodige anglais de 17 ans, complétement
raide, s'est donné en spectacle en pétant un beau sauper
arrière au milieu de la piste (à pied)et en sautant une
marchette de 50 cm en mountainboard. Il a été arreté
à temps par le staff, juste avant qu'il ne s'apprête à
descendre les 2 escaliers qui menait à la piste.
Et pis la soirée a continué jusqu'à une certaine
heure... je ne me rappelle plus quelle heure... ;)
The REAL
Contest
C'est au lendemain de cette grosse chouille que le contest avait été
reporté. A 11h00 exactement.
Même scénario, et le contest s'est cette fois-ci déroulé
sans aucun problème. 20 minutes de contest où chacun sautait
à son rythme et quand il le voulait. On commencait à vraiment
sentir la fatigue dans les jambes, sans parler des multiples petites douleurs
que chacun endurait en silence. Ce qui n'a pas empecher le lâchage
des riders, bien motivés de remporter cette épreuve de l'édition
2002 du MMF.
A retenir, les flips et les rotations réglées comme une
horloge de Chris MacCarthy (que la cuite de la veille n'a absolument pas
géné), les flips de Pete Tatham, parfois un peu ratés
(ce qui lui a couté un nez cassé), les one-foot de Radim
Pechacek (le blond du team tchèque) vraiment très beaux
ainsi que ses mute tailbone (jambe arrière tendue), les 360 grabbés
avec un super style de Honza Skapa (le tchèque avec un piercing
en pointe dans la lèvre inférieure) ainsi que son backflip,
posé et très bien placé en fin de contest, ainsi
que les performances de tous nos riders francais, j'ai nommé Diego
Anderson (qui a pété les tentatives de 360), Mickael Gramont
(des beaux grabs stylés), Aymeric Bellamy-Brown du team Kheo (jolis
180), Jonathan Gomart du team EDG et ses gros grabs. Rémi Béthoux
aussi, de Grenoble, qui a bien déchiré avec quelques 360,
malgré le wobble qui lui faisait perdre de la vitesse et qui lui
a couté quelques chutes dans le gap. Big-up aussi à tous
les autres qui ont sauté le BigAir et qui ont surmonté leur
appréhension.
Je crois que l'on a tous dépassé nos limites ce week-end,
et c'était vraiment bon. Ah et j'oubliais moi-même; je ne
suis pas mécontent de moi, même si on s'est tous promis de
s'entrainer comme des bêtes pour la prochaine saison.
Le classement
s'est finalement fait par la méthode la plus juste qu'il soit,
chaque compétiteur ayant donné son propre jugement sur le
classement, le mix de tous ces avis à élus à l'unanimité
les 3 vainqueurs du Big Air:
1. Chris McCarthy (NoSno), 2. Pete Tatham (NoSno), 3. Honza Skapa (BioHazard
Industries)
Ils ont recu chacun un trophé, une tablette en ardoise naturelle
spécialement gravé pour l'occasion.
Le Dual
Slalom
Ensuite tous les riders se sont rendus sur la piste du Dual Slalom, où
le barbecue allait les restaurer avant de prendre la direction du tire-cul.
Sans aucune pression, en musique et au soleil, chacun descendait à
son grès le slalom sur laquelle allait se disputer la dernière
épreuve du MMF, jusqu'au moment où la compét' commenca.

Le système est simple. Les 30 riders au départ ont descendu
chacun 1 fois le slalom au chrono. Les 16 meilleurs temps ont été
qualifiés pour la première manche.
Perso, j'ai fait une petite sortie de route, et je me suis fait disqualifié
dès le départ.
Les manches se disputaient à 2 (désignés par le jury
en fonction de leur niveau présumé) avec tirage à
la courte paille pour savoir qui prendrait le parcours bleu (le plus technique
et surtout le plus labouré).
Après "écrémage", c'est donc entre Chris
McCarthy, Pete Tatham, comme d'hab, et Radim Pechacek que c'est disputé
la course. A chaque manche, il manquait très peu à chacun
pour battre l'autre. C'était serré.
Et
pis finalement Radim s'est fait sortir, et Pete a remporté ce Dual
Slalom sur sa board NoSno, sans wobble, et avec les pneus dégonflés
pour avoir une bête d'adhérence.
The end.
Ce fabuleux week-end s'est terminé par la remise des trophés
aux vainqueurs du Big Air et du Dual Slalom.
Pete et Chris les grands vainqueurs,
qui sont repartis avec tous leur trophés. Entrainez-vous sec, messieurs
les anglais, nous remontrons l'écart qui nous sépare...
;)
Pour l'AMTB,
ce week-end a été une vraie réussite, et nous tenions
à remercier tous les acteurs qui ont permis ce rassemblement, Diego
Anderson, Guillaume Rosset, et le soutien de la ville de Morzine, tous
nos partenaires et sponsors, Le Buddha Bar et l'Opéra, ainsi que
tous les riders qui ont fait le déplacement.
Le mountainboard prend de l'ampleur en France, et ca, c'est cool.
le MMF en
photos:
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