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Snowlympique
Tout le monde, vous les premiers, pense que le snowboard est
aujourd'hui un sport reconnu de tous, hyper médiatique et médiatisé, qui a atteint
ses lettres de noblesse et n'a plus rien à prouver. Pourtant, il m'a suffit
d'allumer la télé un soir de février pour comprendre qu'il n'en est rien.
Tous ceux qui, comme moi, auront vu les commentaires hésitants de Monsieur Holtz,
Gérard de son prénom, sur l'épreuve de qualification du half-pipe homme auront
compris que le snowboard a encore tout à faire pour s'imposer comme un sport
à part entière. Y a pas à dire, il est quand même bien plus à l'aise en camping
dans le désert ou en parlant des petits gars qui pédalent, que devant ces gens
bizarres avec des crêtes sur la tête.
Je crois que même les commentaires du curling, sport hautement médiatique s'il
en est, étaient plus exaltants : " Il prend beaucoup de vitesse, part très haut,
ce qui est bien et... oh là là, un petit peu de fumée à l'atterrissage, et les
juges tiennent compte de l'atterrissage... ".
Sans oublier les célèbres backside air, francisés en " bacsailledeur " pour
l'occasion, ou le commentateur qui découvre ce qu'est le switch (rider en marche
arrière) et nous le ressort à toutes les sauces, heureux qu'il était de se sentir
informé des us et coutumes de ce sport venu d'ailleurs.
Et tout ça pour finir au beau milieu de l'épreuve de qualification par un déconcertant
: " Et maintenant, nous allons sans plus attendre passer à un sport très spectaculaire
celui-là, le biathlon... " ? ? ? ! ! !.
Quant à la finale du half-pipe homme ? Zappée, purement et simplement, de toute
façon on avait pas de français en finale... Forcément, c'est pas avec les aides
que la fédé de ski apporte aux snowboardeurs français qu'on va sortir des champions
à tous bouts de champs.
On a aussi très rapidement oublié qu'il y a seulement six ans, Salt Lake City,
bastion des Mormons et du conservatisme puritain, était encore l'une des stations
américaine où le snowboard était purement et simplement interdit. Mais la manne
divine ( ?) apportée par les J.O. les a fait changer d'avis du jour au lendemain
pour devenir les plus gentils qu'il soit vis à vis des snowboardeurs. Comme
quoi, la compassion et l'amour de son prochain, ça a du bon, surtout quand les
dollars sont en jeu.
Peut-être faudrait-il que les J.O. d'hiver prennent place en Espagne pour que
certaines stations cessent d'y interdire (encore aujourd'hui !) la pratique
de la planche à neige... ?
Et puisque j'y pense, il me revient encore en tête, les commentaires du fameux
big air du Stade de France, diffusé sur TF1 à minuit (la même heure que les
films X, sans doute pour éviter de choquer les âmes sensibles).
Les mêmes qu'aux J.O. , en pire... Ce soir là, j'avais failli balancer ma télé
par la fenêtre...
Bref, non, le snowboard n'est pas encore sorti d'affaire. Mais j'espère que
des personnes comme Doriane Vidal, partie rider cette ancienne mine d'argent
pour nous en ramener une pépite, pourront grâce à leur charisme faire évoluer
les choses. C'est pas gagné....
Quel rapport avec le mountainboard me direz-vous ? Aucun, si ce n'est que quand
on voit les difficultés rencontrées par ce sport " de masse ", on peut légitimement
s'interroger sur l'avenir du mountainboard tel que nous l'envisageons. Quoique,
si on s'y prend bien, qu'on est très gentils avec les gens, qu'on ne fait plus
que des courses de slalom chronométrés sur des pentes pas trop raides, qu'on
se coiffe pas d'une crête, qu'on fait pas des choses hardcore, bref, qu'on se
fond dans un moule conformiste pour ressembler à un footballeur de base, on
a peut-être une chance d'être mieux accepté ?
A vous de voir, moi j'ai choisi mon camp...
pirestyle
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